Macron président ?

Dans quelques jours aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle française. L'américanisation touchant tous les pans de la société, notre mode de scrutin ne fait désormais plus exception. Après l'organisation de primaires au sein des deux principaux partis politiques, les candidats sont jugés à l'aune de leur présupposée probité morale. Comme dit le proverbe: plus le singe monte haut, plus il montre son derrière. Aussi l'expérience, la compétence, ne sont plus de rigueur. Ce qui importe, c'est la propreté du derrière, passé au peigne fin par des experts de tout poil. L'analyse des programmes n'a pas d'importance, puisque l’on compte les casseroles. Bienvenue à Top Chef.

Dans cet environnement où seule l'image compte, un pseudo télévangéliste aux yeux bleus a fait son apparition: Emmanuel Macron, qui a déclaré que c'était une erreur de penser que le programme était le cœur d'une campagne. Alors il débite des lieux communs de manière prétentieuse, crie des "je vous aime" et prend des poses christiques lors de ses meetings. La politique, d'après lui, est un style, une magie. Après tout, son mentor François Hollande, en sa qualité d'illusionniste en chef, a bien réussi à faire croire qu'il serait un président exemplaire. Avec le résultat que l’on connaît. Alors pourquoi Macron ne sera pas président ?

Voter Macron c'est voter pour l'hologramme de Hollande (en plus mince) et prolonger un quinquennat désastreux. Concepteur du programme économique, proche conseiller puis ministre, couvé par Ségolène et soutenu par Valls, qui peut encore croire que Macron incarne le renouveau en politique? Or, les Français veulent tourner la page. Deuxièmement, Macron n'a pas de ligne politique claire. Aussi, à force de vouloir contenter tout le monde, on ne satisfait personne. On retrouvera l’art de la synthèse (ou le consensus mou) propre à François Hollande. L'exemple le plus révélateur est la critique de la colonisation française au moment de l'affaire Théo. On voit aisément la manœuvre consistant à essayer de récupérer le vote des banlieues en perpétuant l'œuvre de détestation de la France. Enfin, Macron n'a pas de vision pour la France (« il n’y a pas de culture française »), ou plutôt si, une vision communautariste et ubérisée. Mais on ne dirige pas la France comme une start-up.

La nature ayant horreur du vide, Macron a repéré un espace où s'agiter. Il aurait sans doute trouvé sa place dans une période prospère et optimiste (que la France a connue dans le passé). Mais il s’est trompé d’époque. Le Justin Bieber de la politique pourra toujours se recycler en rejoignant Anne Hidalgo et son Paris Piéton.  "En marche" a donc un grand avenir devant lui... sur les quais de Seine.

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