La gauche des gogos

La France vit une campagne présidentielle surréaliste. A droite, François Fillon déclare sa flamme à son épouse Penelope. Si l’on n’imagine pas de Gaulle mis en examen, on ne l’imagine pas non plus dire à la télévision : « j’aime ma femme ». A gauche, Emmanuel Macron met en scène son couple afin de rassurer sur son orientation sexuelle. La famille revient donc au centre, après avoir souffert sous le quinquennat de François Hollande. Une seule réforme majeure y a vu le jour : le mariage pour tous. Qui a conduit à un profond divorce parmi les Français.

Dans une suite logique, le candidat désigné du Parti Socialiste propose désormais le revenu pour tous. En clair, libérer une partie de la population du travail qui aliène. Benoit Hamon considère en effet que chacun devrait avoir le choix de travailler ou pas, et être payé à ne rien faire. C’est Journée couchée qui succède à Nuit debout. C’est légitimer l’attitude du passager voyageant sans ticket, les autres passagers devant payer leur ticket ainsi que celui du clandestin. C’est le retour du cogito étatique « je dépense donc je suis ». Mais c’est oublier que davantage de dépenses, c’est davantage de dettes, et que les taux d’emprunt ne resteront pas anormalement bas très longtemps. L’écart récent entre l’OAT français et le Bund allemand va siffler la fin de la récréation, et le retour à la réalité.

Emmanuel Macron, banquier d’affaires et socialiste, est aussi crédible que Ludovine de La Rochère à califourchon sur une banane lors de la Gay Pride. Pourtant, un grand nombre de Français semble attiré par Macron. Elle est loin l’image de l’épouvantail interprété sur scène par le sémillant Emmanuel dans sa jeunesse. Son positionnement, ni-droite ni-gauche, suscite l’adhésion. Son mouvement « En marche » se veut au-dessus des partis. Trans-partisan, donc. Vaste programme, que l’on ne connaît pas, excepté l’une de ses propositions en matière de santé qui est un remboursement intégral des prothèses auditives. Emmanuel Macron n’aura donc plus besoin de casser sa voix pour se faire entendre. Il séduit, a de l’ambition et est prêt à tout pour faire carrière. On le compare à Rastignac. C’est oublier que Rastignac a épousé la fille de sa maîtresse. Comment oublier également que ce candidat prétendu « antisystème » a été conseiller et ministre d’un gouvernement qui a fait exploser à la hausse la dette et le chômage. Emmanuel Macron est une supercherie. Sa belle-famille est réputée, paraît-il, pour ses macarons. En votant Macron, les Français risquent d’être chocolat.

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